La mobilisation du 6 janvier pour sauver notre école communale

Le Kafe Citoyen et Tamm Ha Tamm ont appelé à une action de mobilisation le dimanche 6 janvier 2019.

communiqué de presse

En dépit d’un temps d’organisation extrêmement court, environ 150 personnes ont répondu présent pour manifester leur attachement à la préservation du patrimoine de Plougonvelin et en particulier pour que l’ancienne école communale de garçons ne soient pas rasée.

Jeunes et moins jeunes ont créé une chaîne humaine qui s’est déplacée dans la bonne humeur tout autour de la zone de cœur de bourg.

Les organisateurs ont rappelé aux personnes présentes les grandes lignes du projet de la commune et insisté sur le fait qu’ils étaient eux aussi favorables à la dynamisation et au développement du bourg, mais dans la concertation avec les habitants et en tenant également compte du patrimoine, de l’architecture, de l’environnement et de l’histoire des lieux.

Avant de participer à la grande chaîne humaine, le discours de Jules Ferry à l’assemblée en 1889 (légèrement modifié pour la circonstance) a été lu aux personnes présentes, rappelant ainsi la continuité historique républicaine que constitue l’ancienne école.

L’événement s’est déroulé dans le calme et la bonne humeur et dans l’espoir que la municipalité sera prête à prendre en compte les attentes manifestées en ce samedi. D’autres actions sont en cours.

Ce discours a été prononcé par Jules Ferry le 6 juin 1889 à la Chambre des députés.

Les modifications apportées pour cet évènement sont en rouge.


Je ne crois faire, en aucune façon, preuve d’héroïsme en venant défendre ici l’œuvre scolaire de la République contre une polémique qui pourrait être dangereuse si elle n’était pas réfutée. Cette œuvre, [mesdames et] messieurs, elle est aujourd’hui, elle sera assurément aux yeux de l’histoire le titre principal de la République à la reconnaissance de l’histoire et du pays.

Je n’ai, croyez-le bien, aucune intention agressive. Je voudrais apporter des faits, des chiffres, des déclarations très précises. Je ne cherche à enflammer aucune passion, à raviver aucune des vieilles querelles, que je voudrais voir éteintes.

Cette œuvre scolaire de la République n’est pas une œuvre personnelle ; elle n’appartient en propre à qui que ce soit car elle appartient [à Plougonvelin comme] au pays républicain tout entier.

Oui, la République a réalisé ce système d’éducation nationale entrevu et conçu par nos pères. Il est un peu de mode, au temps où nous sommes, à cent [trente] ans de distance de ces grands hommes et de ces grandes choses, de reprocher à la [République] française l’avortement de beaucoup d’espérances. Oui, la [République] n’a pas réussi dans tout ce qu’elle avait entrepris. L’histoire peut enregistrer à son passif des échecs éclatants, mais ici, nous avons le droit de le dire, le succès est complet. Ce système d’éducation nationale qui relie, dans un cadre, à la fois puissant et souple, l’école élémentaire aux plus hautes parties du savoir humain ; ce système d’éducation nationale au frontispice duquel on n’a pas craint d’écrire que, de la part de la société, « l’enseignement est un devoir de justice envers les citoyens, » que la société doit à tous le nécessaire du savoir pratique, et l’avènement aux degrés successifs de la culture intellectuelle de tous ceux qui sont aptes à les franchir… cette mise en valeur du capital intellectuel de la nation, de toutes les capacités latentes de tous les génies qui peuvent être méconnus ou étouffés, dans une grande et féconde démocratie, [mesdames et] messieurs, c’était le rêve de nos pères ; et nous avons le droit de déclarer qu’autant qu’il est possible de dire qu’une chose est accomplie, grâce à vous, grâce au pays, votre principal collaborateur dans cette grande œuvre, grâce au pays qui en a été l’âme, ce rêve est devenu une réalité !

Voilà pourquoi nous tenons fermement à [cette vieille] école de [la République].

Aussi bien est-ce l’enjeu de toutes les batailles prochaines [ : sauver ce symbole, sauver ce patrimoine, sauver la mémoire de notre commune] !

[Mesdames et] Messieurs, nous restons profondément attachés à [cette] école ; et pourtant, comme j’ai eu l’occasion de le déclarer en diverses circonstances, comme je n’hésite pas à le faire dans cette Assemblée, nous sommes très désireux de voir régner dans [notre commune l’harmonie et la concertation. Nous demandons à ce que les travaux de démolition soient suspendus et que le projet soit modifié au nom de l’histoire de notre commune, de son patrimoine plus que centenaire et pour que notre joli bourg garde son caractère breton.]

8 commentaires

  1. 12/01/2019 Point sur les actions

    Dimanche dernier, notre action en partenariat avec Tamm Ha Tamm a réuni près de 150 personnes.
    Que s’est-il passé en une semaine ?

    Plusieurs réunions et entretiens ont été menés avec différentes parties du projet cœur de bourg. Il en ressort que :
    * si BMH a bien déposé un permis de démolition, conscients du besoin de concertation sur le projet ils n’ont pas pour l’instant procédé ni à l’affichage de cette démolition ni même choisi une société pour procéder à la destruction des bâtiments.
    * nous progressons dans la constitution d’un dossier de classement et nous faisons appel à toute personne disposant de documents ou prête à nous communiquer un témoignage sur l’histoire de l’école communale du bourg.
    * la demande déposée à la mission patrimoine de Stéphane Bern suit sont cours.
    * nous avons contacté un mécène qui est prêt à étudier un projet de réhabilitation de l’ancienne école : il va donc falloir commencer à réfléchir à ce que nous souhaiterions que ce bâtiment devienne si nous arrivons à le sauver.
    * entre la pétition papier et la pétition en ligne (https://www.change.org/p/chaine-humaine-dimanche-6-janvier-%C3%A0-partir-de-11h) nous dépassons les deux cents signataires. C’est bien mais plus il y aura de de monde et plus nous serons entendu pour sauver l’école et améliorer le projet.

    Parallèlement, nous avons également eu des retours divergents sur un certain nombre de points qui méritent une réponse claire de la part de la municipalité :
    1) oui ou non, la municipalité s’est-elle engagée ou s’engage-t-elle à racheter les locaux commerciaux qui resteraient vacants (protocole courant dans ce genre d’opérations immobilières)
    2) oui ou non, un acteur s’est-il engagé à occuper les locaux du bâtiment prévu à la place de l’ancienne école que la municipalité veut raser ? Si oui qui ?
    3) oui ou non, y-a-t-il des engagements fermes pour occuper les différents lieux commerciaux ? si oui combien et si possible qui ?

    Ces questions sont d’intérêt public pour les habitants de la commune, elles sont factuelles. Il serait incompréhensible qu’elles ne reçoivent pas une réponse claire et publique.

    Le Kafe Citoyen

    1. Concernant le nombre de personnes, la pétition papier réalisée sur place a recueilli 105 signatures et tout le monde n’a pas signé (les enfants par exemple).

  2. bravo à tous et merci à Tamm ha Tam d’avoir réalisé cette chaine de solidarité humaine ! puissent nos voeux (et ceux de la municipalité) de faire revivre le coeur de bourg se réaliser pour le bien-être de tous , grands et petits !

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